Publié le samedi 26 janvier 2013 dans Nice-Matin, édition Cannes

L’équipe municipale est venue au complet soutenir le poulain David Lisnard lors des vœux à la population. (Photo Gilles Traverso)
Le premier adjoint s’est adonné à la traditionnelle séance des vœux, hier soir. Un propos d’une heure orienté vers l’échéance municipale de 2014 sans en prendre ouvertement le chemin.
L’affluence pour les stars NRJ Music Awards faisait presque pâle figure hier soir devant le Martinez. Une fois n’est pas coutume, le rendez-vous de la politique locale a davantage mobilisé. À l’occasion des vœux du premier adjoint, dans l’assistance, beaucoup étaient venus chercher une réponse. Ou plutôt un candidat à l’élection municipale de 2014.
L’entrée soignée de David Lisnard sur le tube de Madcon « Beggin » (début) aurait pu être un présage. Le démarrage de quoi ? D’une campagne peut-être.
Non. Il a laissé flotter le voile léger d’une éventuelle candidature…
« Ma décision est prise »
Le premier adjoint a bien laissé transpirer son désir d’accéder au fauteuil de maire de Cannes. À demi-mot. « Je prépare l’échéance de 2014, avec l’immense soutien des Cannois, de tous les quartiers, de toutes les conditions. Et je vous demande de nous rejoindre. » Et de poursuivre : « Il faut être clair dans la vie. Ma décision est prise, elle est claire et irrévocable ». Suspense. Puis, pschitt. « Mais 2013 n’est pas une année électorale. Dans quelques semaines, dans quelques mois, je vous dirai clairement ce que je ferai aux prochaines échéances. »
Et le premier adjoint d’invoquer « le respect du calendrier et des équipes ». Une volonté visible surtout de ne pas ombrager l’actuel locataire de la mairie cannoise. Le président du Palais des festivals entend « mobiliser » sans se disperser. Pas question de se laisser « obséder » par l’horizon 2014 ou « d’anticiper les étapes ».
Après un long chapitre consacré à la politique nationale, il a dressé un bilan municipal flatteur de 2012. Il a surtout lancé les perspectives d’une année profondément ancrée dans « l’action. Je m’engage à toujours défendre le contribuable, surtout la classe moyenne, considérée comme une vache à lait, à bout de souffle. »
Discours subliminal
David Lisnard s’est donc posé en défenseur de « l’intérêt collectif ». À marteler son discours, presque subliminal, à coups de mots leitmotiv : « partage de notre ville », « confiance », « respect », « engagement, le plus grand bonheur après celui d’élever ses enfants »… jusqu’au, très logique, « l’amour, la plus belle des valeurs ».
Pas fleure bleue pour autant, le premier adjoint s’est montré combatif, porteur dit-il de « l’intérêt général » loin « des affrontements égocentriques, car l’action municipale n’est pas partisane, ni de gauche ni de droite. »
À la crise, il compte répondre par le « renouveau, afin de recoudre le lien social. Attractivité, compétitivité et prospérité » en maîtres mots, à l’adresse des forces vives, « ceux qui créent la richesse : artisans, commerçants, professions libérales, PME, salariés, fonctionnaires… je porterai toujours votre voix. »
Il a également défendu « un principe de gestion sain. Et le refus du clientélisme. Personne ne m’aura jamais pris en défaut de recruter un copain ou le copain d’un copain. »
Le premier adjoint entend aussi porter « un projet de territoire. Passés les moments difficiles des fameux chantiers, notre ville mérite d’être développée et embellie. »
Une heure de discours qui avait, quoi qu’on en dise, un petit air de campagne. Sans la chanson…
DELPHINE PARRA
dparra@nicematin.fr